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vie, le mouvement et l’être » (Act., xvii, 28), et qui seul est notre but principal à tous, nous sommes aussi portés naturellement à l’union mutuelle. »

Et encore des textes, et encore moins de rapport avec ce qui précède. S’il en existe, ce n’est que par les paroles, comme une sorte de jeu de mots : « Dieu est unique, nous devons aspirer à l’union. »

« Enfin la troisième leçon, concernant notre rapport avec nous-mêmes. En croyant à un Dieu unique par essence, nous devons faire aussi tout ce qui dépend de nous pour rétablir dans notre propre nature l’unité primitive détruite en nous par le péché. Maintenant nous sentons les qualités de notre être, la désunion de nos forces, de nos facultés, de nos tendances ; « nous nous plaisons dans la loi de Dieu selon l’homme intérieur, et en même temps nous sentons dans les membres de notre corps une autre loi qui combat contre la loi de notre esprit, et qui nous rend captifs sous la loi du péché qui est dans les membres de notre corps » (Rom., xxii, 23) ; de manière qu’à présent, dans chacun de nous, il y a deux hommes au lieu d’un ; l’homme intérieur et l’homme extérieur, l’homme spirituel et l’homme charnel. Appliquons donc tous nos soins à dépouiller le vieil homme selon lequel nous avons vécu dans notre première vie, qui se corrompt en suivant l’illusion de ses passions « (Eph., iv, 22, 24), et à revenir ainsi à la même unité d’essence avec laquelle nous sommes sortis des mains du Créateur. »

Et ainsi de suite, sans le moindre rapport avec le dogme de l’unité de Dieu, mais en jouant sur le mot « unité. » C’est tout le raisonnement sur l’application morale du dogme. Quant à la solution de la question de l’unité et de la trinité, il n’y en a point, et pour cause.