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siècle, et surtout le milieu du quatrième, de nouveaux chrétiens hérétiques, les manichéens, qui admettaient aussi dans le même sens deux divinités, l’une du bien, l’autre du mal, subordonnant à l’une le royaume éternel de la lumière et à l’autre le royaume éternel des ténèbres ;

« 4o À partir de la fin du sixième siècle, la secte peu nombreuse des trithéistes, qui, se méprenant sur la doctrine chrétienne concernant la Trinité de personne en un seul Dieu, reconnaissaient trois dieux entièrement distincts l’un de l’autre, comme seraient, par exemple, trois personnes ou individualités quelconques du genre humain, quoique toutes de la même nature, et comme sont en général des individus de toute espèce et de tout ordre d’êtres ;

« 5o Enfin, depuis le septième siècle jusqu’au douzième, les pauliciens, que plusieurs envisageaient comme une ramification des manichéens, et qui, en effet, comme ceux-ci, reconnaissaient deux divinités, l’une pour le bien, l’autre pour le mal. »

On me dit que Dieu est un et trois, et on me donne cela pour vérité révélée, divine. Je ne puis le comprendre et je cherche une explication. Alors pourquoi me dire que la foi des païens était fausse parce qu’ils admettaient deux ou trois dieux. Il est clair pour moi qu’ils ne concevaient pas Dieu de la même manière que moi. Mais à quoi bon me parler d’eux ? Il faut qu’on m’explique le dogme. Pourquoi me parler de ces païens et de ces chrétiens qui croient en deux ou trois dieux ? Je ne suis ni tridéiste, ni didéiste. La critique de ceux qui croient en deux ou trois dieux ne donnera point d’explication à ma question. Or, c’est précisément sur la foi