Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/464

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il faut espérer que bientôt ils n’existeront que pour eux seuls.

C’est ainsi. Mais cependant que signifie cela, qu’il y ait des gens intelligents qui partagent cette erreur ? Que signifie cette Église qui les a conduits dans un tel labyrinthe de sottise ? L’Église, selon la définition de la hiérarchie, c’est la réunion des croyants, des prêtres, des infaillibles et des saints. Tous affirment unanimement que les pasteurs de l’Église sont les vrais successeurs des Apôtres, qu’eux seuls ont, par la succession des Apôtres, le pouvoir légitime et le devoir de garder et d’interpréter la révélation divine, tandis que les laïques doivent obéir à la voix de leurs prêtres et n’ont pas le droit d’enseigner.

« Il ne convient pas à un laïque, dit le 64e décret du Concile, de prononcer un mot, ou d’enseigner, s’appropriant ainsi la qualité de docteur ; mais il lui faut obéir à ceux qui ont été désignés par Dieu, prêter l’oreille à ceux qui ont reçu la grâce de la parole du Maître et apprendre d’eux la parole divine. Car l’Église, unie à Dieu, a créé les divers grades selon les paroles de l’Apôtre. » (i Cor., xii, 27, 28.)

Expliquant ce texte, Grégoire le théologien montre clairement les grades qu’ils ont, en disant : « Mes frères, respectons ce grade, conservons celui-ci, celui-ci sera l’oreille, celui-ci la langue, celui-ci la main, etc. Celui-ci enseignera et celui-