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rétribution, mais non le corps, bien que celui-ci ait partagé avec l’âme ses œuvres bonnes et mauvaises. Après le jugement particulier, les justes dans le ciel, comme les pécheurs dans l’enfer, ne ressentent que les prémices de la félicité ou des peines qu’ils ont méritées. Enfin, après ce jugement, il reste encore à certains pécheurs la possibilité d’alléger leur sort et même de se dégager des liens de l’enfer, sinon par leurs propres mérites, du moins par les prières de l’Église.

Mais il viendra un jour, un dernier jour pour tout le genre humain (pp. 732, 733).

Un jour viendra où le corps sera récompensé selon ses mérites. On définit ensuite les indices de l’approche de ce jour.

1o D’un côté les progrès extraordinaires du bien sur la terre, — la propagation du règne de l’Évangile de Christ dans le monde entier…

2o D’un autre côté, les progrès excessifs du mal et l’apparition de l’Antéchrist sur la terre… (p. 734).

Quant à l’antéchrist :

Il sera un personnage déterminé, un homme nommément, mais un homme impie, sous l’influence particulière de Satan. « On verra paraître, » dit saint Paul, « l’homme de péché, cet enfant de perdition,… cet impie, qui doit venir accompagné de la puissance de Satan ». (ii Thess., ii, 3, 8, 9). Tous les saints Pères et les Docteurs de l’Église, Irénée, Hippolyte, Tertullien, Eusèbe, Chrysostome, Ambroise, et d’autres encore, reconnaissaient l’Antéchrist comme un personnage déterminé et comme un homme. Quant à son rapport avec Satan, ils pensaient, les uns que l’Antéchrist serait comme le fils ou le rejeton de Satan ; d’autres, que Satan se logerait en lui, se servirait de lui comme d’un instrument, agissant en lui par lui-même, et d’autres, que le diable lui-même s’incarnerait immédiatement