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Il est clair que les sacrements sont des actions purement extérieures, comme les prières pour les rages de dents, et l’on ne peut rien dire ni penser du côté moral, de la part de ceux qui se guérissent ainsi du mal de dents. Il faut faire certains mouvements des mains et des lèvres, et la grâce descendra.

§ 246. — Application morale du dogme des sacrements. Ce paragraphe termine l’article consacré aux sacrements. Évidemment il n’y a qu’une application morale : avoir recours à la hiérarchie pour se sanctifier par les sacrements.

Après examen, tout le dogme des sacrements se résume ainsi :

Parmi les successeurs du Christ, qui ne sont pas d’accord entre eux, les uns se disent désignés par les hommes qui avaient été désignés par les anciens eux-mêmes désignés par les Apôtres. Ces hommes ne donnent aucune preuve de cet héritage, mais ils affirment que la grâce du Saint-Esprit est descendue sur eux, et que de ce fait ils connaissent les actions par lesquelles la grâce du Saint-Esprit descend sur les hommes et ils peuvent faire descendre précisément cette grâce sur les hommes, bien qu’elle ne se distingue par rien de visible. Les sacrements sont les moyens, pour ces hommes, de communiquer cette grâce invisible.