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mation et l’efficacité des sacrements. Pour administrer les sacrements, c’est-à-dire pour communiquer la grâce aux croyants, il faut ; 1o Un prêtre légalement ordonné ou un évêque ; 2o l’office légal du sacrement, c’est-à-dire conforme au rituel transmis par Dieu.

D’un autre côté, c’est sans fondement que certains hétérodoxes : a) ont envisagé et envisagent comme indispensable pour l’office et l’efficacité des sacrements, non seulement un ministre légalement ordonné, mais même un ministre pieux, en sorte que, selon eux, les sacrements accomplis par des ministres vicieux n’auraient aucune signification ; b) ou font dépendre la vérité et l’efficacité du sacrement de la foi de l’individu qui le reçoit, en sorte qu’il ne serait sacrement, selon eux, et n’aurait sa force qu’au moment même où il est reçu et reçu avec foi, mais que, passé ce moment, ou dans le cas d’une participation sans foi, ce ne serait plus un sacrement, mais un acte stérile.

1) La première de ces idées est sans fondement ; car la vertu du sacrement, au point de vue de la grâce qu’il communique, dépend proprement des mérites et de la volonté du Sauveur Jésus-Christ, qui l’accomplit invisiblement aussi lui-même. Les pasteurs de l’Église ne sont que ses ministres et les instruments visibles par lequel Il les dispense aux hommes… (pp. 611, 612).

2) La seconde idée, qui place la vertu et l’efficacité des sacrements dans une dépendance absolue de la foi et des dispositions des personnes qui les reçoivent, n’a pas plus de fondement que la première. En effet, nous avons vu que Notre-Seigneur trouva bon d’instituer chaque sacrement de façon qu’à un signe visible déterminé fut essentiellement lié un certain don de l’Esprit-Saint, et que tout sacrement légalement administré agit nécessairement sur l’homme par la grâce (p. 615).