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ni chance d’erreur, dans une affaire aussi grave (pp. 462).

§ 216. — Mode et conséquences de la présence de Jésus-Christ dans le sacrement de l’Eucharistie.

i. — Si cette présence consiste, ainsi que nous l’avons vu, en ce qu’après la consécration des saintes offrandes, il n’y a plus et l’on ne communique plus aux fidèles dans l’Eucharistie, du pain et du vin, mais le vrai corps et le vrai sang du Seigneur, Jésus-Christ y est donc présent, non en tant qu’il pénètre seulement (comme le pensent les Luthériens) le pain et le vin, qui restent dans leur intégrité, et ne fait que coexister avec eux, dans eux et sous eux (in, cum, sub pane) par son corps et son sang, mais en tant que le pain et le vin sont convertis, changés, transsubstantiés à son vrai corps et à son vrai sang. (Conf. orth., p. 1, rep. 56 ; Lettre, etc., art. 17) (p. 470-471).

ii — Quoique, dans le sacrement de l’Eucharistie, le pain et le vin se changent proprement au corps et au sang du Seigneur, Il est présent dans ce sacrement non seulement par son corps et par son sang, mais encore par toute son essence, c’est-à-dire par son âme, qui est unie inséparablement avec son corps, et par sa divinité qui est unie hypostatiquement et inséparablement aussi avec sa nature humaine…

iii. — Bien que dans le sacrement de l’Eucharistie le corps et le sang du Seigneur se partagent et se distribuent, cela n’existe toutefois que parmi les espèces du pain et du vin, sous lesquelles le corps et le sang de Jésus-Christ peuvent être visibles et tangibles ; mais par eux-mêmes ils sont entiers et indivisibles…

iv. — Pareillement, bien que le sacrement de l’Eucharistie s’accomplisse et s’administre comme il le fut de tout temps dans toutes les parties du monde, le corps de Jésus-Christ est toujours et partout un, de même que son sang, et partout dans ce sacrement est