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mais la foi est l’unique cause des bonnes œuvres, et les bonnes œuvres sont des conséquences inévitables de la foi. Il semblerait donc qu’on ne peut demander qu’est-ce qui est le plus important : la foi ou les bonnes œuvres ? En effet, c’est la même chose que de demander : qu’est-ce qui est le plus important : le soleil ou la lumière ? Cependant une pareille division est établie puisque l’on a donné à la foi la définition mensongère, étroite, non de la foi mais de la confiance et de l’obéissance.

La séparation entre la foi et les actes et leur comparaison indique clairement que par la « foi » on entend autre chose que ce que définissent Paul et les Patriarches orientaux et autre chose que ce que veut dire le mot lui-même. On entend ce que, dans un autre passage, les Patriarches orientaux expriment par ces paroles : « Nous croyons comme on nous a appris de croire. »

Il est évident que chez Philarète, ainsi que dans toutes les œuvres théologiques, par le mot « foi » on n’entend que l’accord extérieur avec ce que la théologie professe. C’est cet accord seul qui est estimé nécessaire pour la sanctification et le salut. C’est pourquoi ici est défini, non la foi seule, en général, mais ce en quoi, précisément, il faut croire, et on explique que celui qui croira en aura les plus grands avantages, tandis que l’incroyant devra s’en repentir.

Auparavant, en abordant l’exposition de chaque