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moins indispensable, après sa conversion, pour le mettre en état de remplir la loi de l’Évangile, de faire des œuvres dignes de la vie en Jésus-Christ (p. 319).

Les preuves de la sainte Écriture, et le paragraphe se termine par les lignes suivantes :

… Quoique l’homme, avant la régénération, puisse être naturellement porté au bien, choisir et pratiquer le bien moral, toujours lui faut-il, pour pouvoir après cela faire le bien spirituel (on a coutume de nommer ainsi les œuvres de la foi, causes du salut et effets de la grâce naturelle), il faut toujours, disons-nous, que la grâce le prévienne et le guide ; en sorte que par lui-même il est incapable de faire des œuvres dignes de la vie en Jésus-Christ, et il ne peut que désirer ou ne pas désirer d’agir en harmonie avec la grâce. » (p. 323).

Le sens de ce raisonnement est encore plus précis et son expression encore plus hardie. Là on dit ouvertement que l’homme apte à accomplir sans la grâce des actes bons, dès qu’il accepte la doctrine de l’Église, perd la possibilité d’accomplir de tels actes, et ne peut que le désirer en appelant à son aide la hiérarchie. Mais ce désir de la grâce, comme on vient de le dire, nous est donné par le Saint-Esprit, c’est-à-dire, de nouveau par la grâce. La théologie tourne évidemment dans un cercle vicieux.

§ 189. — Si sans la grâce divine l’homme ne peut ni se convertir, ni croire en Jésus-Christ, ni faire des œuvres dignes de la vie en Christ, il s’ensuit naturellement qu’il ne peut pas non plus, sans le même secours, de-