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l’Église, nous le montrerons ailleurs. Dans le paragraphe suivant, il devient clair qu’il ne s’agit pas de l’Église comme union de tous les croyants en Christ mais d’une Église tout autre.

§ 168. — Étendue de l’Église chrétienne ; qui lui appartient et qui ne lui appartient pas.

Il est prouvé qu’à cette Église, non encore définie, appartiennent tous les croyants orthodoxes. Mais qui appartient à l’orthodoxie et qui n’y appartient pas ? C’est une question qui n’est pas résolue. Cependant on indique avec détails, sur dix pages, quels sont les non orthodoxes. Les raisonnements sur les hérétiques et les schismatiques exclus de cette Église orthodoxe, (qui n’est pas encore définie), sont remarquables :

Pour avoir une idée plus juste des propositions que nous avons développées sur les hérétiques et les schismatiques, il faut savoir ce que c’est qu’une hérésie et un schisme, et quels hérétiques nous avons ici en vue. Par rapport à l’hérésie et au schisme, les anciens Docteurs de l’Église nous donnent les idées suivantes. Selon saint Basile le Grand, « les anciens établissaient une distinction entre l’hérésie, le schisme et la congrégation indépendante. Ils nommaient hérétiques ceux qui s’étaient détachés entièrement et séparés dans la foi même ; schismatiques, ceux qui étaient divisés d’opinion sur certains sujets et certaines questions ecclésiastiques, et pouvaient être ramenés à la vérité ; congrégations indépendantes, des réunions composées de prêtres ou d’évêques insoumis et de peuple ignorant ». Suivant le bienheureux Jérôme : « Entre l’hérésie et le schisme il y a cette différence que la première consiste dans l’altération du dogme, et que le