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« particulière » appliquée à Dieu, détruit ma conception de Dieu. Si Dieu est ce Dieu dont j’ai l’idée, il ne peut avoir aucun rapport particulier avec l’homme. Mais peut-être n’ai-je pas bien compris les mots, ou bien c’est que mes conceptions sont peut-être erronées. Je lis plus loin :

« Section iI : De Dieu en lui-même. » Ainsi j’attends l’expression de cette vérité révélée par Dieu aux hommes pour leur salut, et que connaît l’Église. Mais avant l’exposé de cette vérité, je trouve le § 9 qui parle du degré de notre compréhension de Dieu, selon la doctrine de l’Église. Dans ce paragraphe, ainsi que dans l’Introduction, il n’est pas question du sujet lui-même, on s’apprête seulement à nous faire comprendre ce qui sera exposé.

« L’église orthodoxe commence tout ce qu’elle nous enseigne de Dieu dans le Symbole des Apôtres par ces mots : « Je crois… » et voici le premier dogme qu’elle se propose de nous inculquer : « Dieu est incompréhensible à la raison humaine ; l’homme ne peut le connaître qu’en partie, qu’autant qu’il daigne lui-même se révéler à nous pour notre foi et notre piété. » C’est là une vérité incontestable… »

Pour ceux qui ne sont pas habitués à ce genre d’exposition, je dois expliquer (longtemps je ne l’ai pas compris moi-même) qu’il faut entendre, par vérité incontestable, non pas que Dieu est incompréhensible, mais qu’il est compréhensible en partie. C’est une vérité incontestable que Dieu est