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pas et ne peut être est expliqué très en détail. De la loi morale du Christ, on parle en passant, sur une seule page, tandis que sur l’origine de l’esprit et la rédemption on n’en finit pas.

Tout, semblerait-il, est épuisé. Mais non :

§ 153. — Exposition du moyen même de notre rédemption par la mort de Jésus-Christ.

Tout le mystère de notre rédemption par la mort de Jésus-Christ, c’est qu’à notre place il a payé par son sang notre dette morale et donné pleinement satisfaction à la justice divine pour nos péchés : ce que nous n’étions pas en état de faire par nous-mêmes ; en d’autres termes, Il a accompli et souffert à notre place tout ce qu’il fallait pour la rémission de nos péchés. La possibilité, en général, de ce remplacement d’une personne par une autre devant le tribunal de la justice divine, de ce paiement d’une dette morale par une autre personne à la place d’une autre ou des autres, doit nécessairement être admise par la saine raison : 1o lorsqu’en faveur de ce remplacement, il y a la volonté divine et l’assentiment du souverain Législateur et Juge ; 2o que la personne qui a pris sur elle d’acquitter la dette des autres débiteurs insolvables, n’a pas elle-même une telle dette devant Dieu ; 3o qu’elle consent à remplir à cet égard toutes les réclamations du Juge ; et 4o qu’enfin elle fait en réalité un payement de nature à satisfaire en plein la dette. Toutes ces conditions que nous avons empruntées de l’exemple du Sauveur et seulement généralisées, ont été complètement remplies dans sa grande œuvre pour nous.

i. — Notre-Seigneur Jésus a souffert et est mort pour nous, selon la volonté et avec l’assentiment de son Père, notre souverain Juge. C’est pour cela même que Lui, Fils de Dieu, vint sur la terre « non pour faire sa