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mais pour servir et donner sa vie pour la rédemption de plusieurs » (Matthieu, xx, 28) (p. 161).

Comment ce verset peut-il signifier autre chose, sinon, que lui-même, l’homme en général, doit donner sa vie pour les autres hommes, pour ses frères.

Plus loin :

« Le bon Pasteur donne sa vie pour ses brebis » ; « Je suis le bon Pasteur et je donne ma vie pour mes brebis » (Jean, x, 11, 14, 15) (p. 161).

Le pasteur se sacrifie pour le troupeau, je fais de même. Comment déduire de là la Rédemption ? Quand on lui demande un miracle semblable à la manne, il dit :

« Je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel ; si quelqu’un mange de ce pain il vivra éternellement, et le pain que je donnerai, c’est ma chair pour la vie du monde » (Jean, vi, 51, 52) (p. 161.)

Poursuivant la comparaison il dit qu’il est le pain unique dont l’homme doive se nourrir ; et ce pain, c’est-à-dire lui-même et sa doctrine, il le confirmera en donnant sa chair pour la vie du monde. Où voit-on la rédemption ?

Plus loin :

Ceci est mon corps qui est donné pour vous » (Luc, xxii, 19) ; puis, en leur donnant le calice : « Ceci est mon sang, de la nouvelle alliance, qui sera répandu pour plusieurs pour la rémission des péchés » (Matth., xxvi, 28).