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(Il a souffert, il est mort), et daigna se faire « pour nous malédiction. »

Expliquer ce qu’il faut comprendre par ces mots, c’est impossible. Il faut lire tout le passage tel qu’il est écrit :

Comme, par le fait de leur premier péché dans le Paradis et de tous leurs péchés postérieurs, les hommes avaient justement mérité le courroux divin, encouru avec la malédiction des misères et des souffrances sans nombre, fruits inévitables du péché, le Christ, Homme-Dieu, dans le but de les affranchir de toutes ces misères et de toutes ces souffrances, daigna prendre sur lui tout le faix du courroux divin, qui pesait sur eux, et faire « pour nous malédiction » (Gal., iii, 13), et souffrit pour nous tout ce que nous avions mérité pour nos iniquités (p. 156).

Là, comme souverain Pontife, il s’immola réellement sur la croix, comme une victime expiatoire à Dieu pour les péchés du monde et nous racheta par son « sang précieux » (i, Pierre, i, 19), en sorte que son Incarnation et toute sa vie terrestre ne furent qu’une préparation et comme un acheminement graduel à ce grand sacrifice. Aussi la parole divine et la doctrine de l’Église représentent-elles en particulier (p. 159, 160) :

§ 151. — La mort de Jésus-Christ comme un sacrifice expiatoire pour nous.

Sa mort, c’est le principal sacrifice rédempteur pour nous. Dieu se sacrifie à Dieu. Il rachète la dette, à Dieu toute bonté, par la mort et la souffrance de Dieu. Que de contradictions !

Chaque proposition est contradictoire en soi, et ce sont ces propositions qui sont unies entre elles.