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s’il s’agissait de quelque chose de connu. De même dans le catéchisme de Philarète, au chapitre III, il est dit que la révélation de Dieu est conservée dans l’Église par la Tradition, et que la Tradition est conservée par l’Église. Or l’Église, c’est la réunion de tous ceux qui ont foi en la Tradition, par conséquent, ce sont ceux qui sont unis par la Tradition qui conservent la Tradition. La Tradition est toujours conservée par ceux qui croient en elle. C’est toujours ainsi. Mais cette tradition est-elle la vérité ou l’erreur ? Le soin avec lequel, sans me rien dire des dogmes eux-mêmes, on veut capter d’avance mon acceptation des dogmes, m’oblige à me tenir sur mes gardes. Je ne dis pas que je nie la sainteté et l’infaillibilité de l’Église. Même quand j’ai commencé cette étude, j’avais foi dans l’Église, je ne croyais qu’en elle seule (il me le semblait du moins). Mais il faut savoir ce qu’on entend par le mot Église. En tout cas, si l’on base toute la doctrine sur le dogme de l’Église, il faut commencer par lui, comme le faisait Koniakov. Si, au lieu de commencer par le dogme de l’Église, on commence par le dogme de Dieu, comme dans le Symbole des Apôtres, dans le message des Patriarches d’Orient, dans le catéchisme et dans toutes les Théologies dogmatiques, il faut exposer les dogmes les plus essentiels, les vérités révélées aux hommes par Dieu.

Moi je suis homme. Dieu ne s’occupe que de moi.