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Roi des rois, le Seigneur des seigneurs » ce n’est pas Dieu.

Viennent ensuite les preuves empruntées aux Apôtres.

Le Saint Apôtre Jude, en dépeignant les hérétiques, dit : « Il s’est glissé parmi vous certaines gens dont il avait été prédit, il y a longtemps, qu’ils s’attireraient ce jugement ; gens impies, qui changent la grâce de notre Dieu en une licence de dissolution, et qui renoncent Jésus-Christ, notre unique Maître et notre Seigneur ». (4) (p. 58).

Dans les versions les plus anciennes de l’Épître de Jude on lit : « Ceux qui renient l’unique potentat et maître (δεσπότην καὶ κύριον) Jésus-Christ ». Dans les versions plus récentes et dans la nôtre on lit : « Ceux qui renient le seul maître Dieu et Notre-Seigneur Jésus-Christ. »

Dans la première version, il ne peut même être question de la divinité du Christ. Dans la seconde, la discussion semblerait devoir être encore moins possible, puisqu’ici, Dieu est appelé comme il est appelé toujours : l’unique, et après lui, Jésus-Christ est appelé prophète ou saint. Mais cette absence de preuves est considérée comme preuve. Telles sont aussi les preuves des Épitres de saint Paul.

Dans ses Épitres le saint Apôtre Paul nomme le Sauveur : Dieu « qui s’est fait voir dans la chair » (i, Tim., iii, 16), « le Seigneur de la gloire» (i, Corinth., ii, 8) « le grand Dieu » (Tite, ii, 11-13), « Dieu béni » (Rom., ix,