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l’héritage sera à nous. Aussi, s’étant saisis de Lui, ils le tuèrent et le jetèrent hors de la vigne » (6-8) (p. 53).

Dans cette parabole, selon l’Église, les vignerons personnifient les Juifs ; le maître, Dieu. Pourquoi donc seul le « Fils », signifie-t-il le « Fils » ? Selon l’esprit de la parabole, le Fils doit aussi avoir une signification allégorique. Toute la parabole nous prouve que par « Fils », il faut entendre quelque chose qui n’est sûrement pas le Fils.

3) Lorsque le Seigneur ayant guéri le paralytique, « les Juifs le persécutèrent parce qu’il faisait ces choses le jour du sabbat » (Jean, v, 16), Il répondit comme pour se justifier : « Mon Père ne cesse point d’agir jusqu’à présent, et j’agis aussi incessamment » (Ibid., 17) Cette réponse dans laquelle le Seigneur Jésus s’attribue l’égalité avec Dieu le Père en droit et en pouvoir… (p. 53).

Jésus ordonne à tous de prier Dieu le Père, d’appeler et de considérer Dieu comme un père. Ce passage ne peut donc que prouver le contraire, à savoir que Jésus se regardait simplement comme tout homme et définissait son rapport envers Dieu exactement de la même façon que le rapport de tous les autres hommes envers Dieu. Ses paroles : « je fais ce que mon père fait » signifient évidemment la même chose que les paroles : « Soyez parfaits comme votre père ». Ici, il rapporte ses paroles aux autres. Mais quand il dit : « Je fais ce que mon père fait » il rapporte ses paroles à soi, comme homme et nullement comme Dieu.