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l’exposition des dogmes sur Dieu, sur l’homme, sur le mal. Évidemment la doctrine de la première partie était basée sur la foi en la seconde ; mais la seconde ne découle pas de la première, comme veut le démontrer la théologie. Au contraire, la foi dans les fables de la deuxième partie sert de base à tous les écarts du bon sens de la première.

Voici cette doctrine :

§ 124. — Nécessité absolue des secours divins pour la régénération de l’homme, avec la possibilité de cette régénération du côté de l’homme.

Adam commit trois grands péchés : 1o Il outragea Dieu par le péché ; 2o il infecta, par le péché, tout son être ; 3o il corrompit sa nature.

Il fallait donc, pour sauver l’humanité de tous ces maux, pour l’unir de nouveau avec Dieu et la rétablir dans la béatitude : 1o satisfaire pour le pécheur à la justice infinie de Dieu, outragé par son péché ; non que Dieu respire la vengeance, mais parce qu’aucun de ses attributs ne peut être dépouillé de l’action qui lui est propre ; sans l’accomplissement de cette condition, l’homme serait resté pour toujours, devant la justice divine, « enfant de colère » (Éph., ii, 3), « enfant de malédiction « (Gal., iii, 10}, et la réconciliation, le rétablissement de l’union avec Dieu n’aurait pas même pu commencer (p. 6).

Or, qui pouvait remplir toutes ces conditions, nul autre que Dieu seul (p. 7).

§ 125. — Moyen que Dieu choisit pour le rétablissement ou la rédemption de l’homme, et signification de ce moyen.