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question : d’où vient le mal moral et physique ? devrait, semble-t-il, être résolue dans la théologie par le dogme du péché originel. On a laissé à Adam la liberté, il a succombé au péché, et y a entraîné toute sa parenté. Il semble qu’avec cela tout soit terminé, qu’il n’y ait plus de place pour la question de la liberté. Et tout d’un coup, il se trouve que même après la chute, l’homme se trouve dans la même situation que celle d’Adam, c’est-à-dire capable de faire le bien ou le mal. Après la rédemption rien n’est changé. De nouveau l’homme, la créature de Dieu bon, qui est toujours sa providence, peut être méchant et malheureux. Il est évident que cette contradiction entre Dieu bon et méchant, et Adam malheureux et libre est nécessaire à la théologie. Et en effet, elle lui est nécessaire. On le voit clairement par le dogme de la grâce.

Suit le § 102 Application morale du dogme. Elle consiste : 1) à rendre gloire à Dieu ; 2) à mettre son espoir en Dieu ; 3) à prier ; 4) à penser à la Providence divine ; 5) à faire du bien, comme Dieu, aux autres.

Ainsi se termine la doctrine de la Providence de Dieu. L’article qui suit n’est que la justification des superstitions grossières qui sont jointes à cette doctrine.

Voici ce que conclut la théologie de la Providence de Dieu :