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i. La divine Providence ne porte aucune atteinte à la liberté des êtres moraux. Ce qui le prouve, c’est non seulement la Parole de Dieu, mais encore notre sentiment intime et notre raison, qui nous disent de concert que nous sommes tous constamment sous la divine Providence (§§ 81-93) et que nous sommes tous libres dans nos relations morales (§§ 97-99) ; et quoique nous ne puissions expliquer complètement de quelle manière cette Providence, en ses dispensations relatives au monde moral, ne porte point atteinte à la liberté des êtres moraux, nous pouvons cependant, jusqu’à un certain point, rapprocher le sujet de la portée de notre intelligence (pp. 646, 647).

Voici comment Dieu, avec toutes ses prescriptions, n’a pas supprimé la liberté :

1o Dieu est un Être immuable, omniscient, souverainement sage. Immuable : cet Être ayant une fois daigné faire don de la liberté à ses créatures raisonnables ne peut revenir sur sa détermination à cet égard et restreindre cette liberté ou la réduire à néant. Omniscient : Il connaît à l’avance tous les désirs, toutes les intentions, toutes les actions des créatures libres. Enfin, souverainement sage : Il trouve toujours le moyen de disposer de ces actions de manière… (p. 647).

On attend : « que l’action de sa divinité ne change pas ». Pas du tout :

… que la liberté des agents soit respectée (p. 647).

Dans le livre qui traite de Dieu, de la croyance en lui, une tromperie aussi vulgaire !

Dieu est immuable, par conséquent il ne peut revenir sur sa détermination à l’égard de la liberté de