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de ces erreurs par sa doctrine de la réalité en nous du péché originel et de ses conséquences (c’est-à-dire du péché originel dans sa plus large acception), elle rejette également la seconde par sa doctrine sur les conséquences de ce péché (p. 601).

Comme toujours, on donne pour doctrine hérétique ce qui ne saurait être compris différemment, même par un fou. Le fait que tous les hommes, par leur nature, sont sujets aux maladies et à la mort et que les enfants sont innocents est présenté comme une fausse doctrine, et encore extrême. L’autre extrême, c’est la doctrine des réformés. L’Église enseigne que par péché originel il faut entendre :

Tantôt la transgression du commandement de Dieu, tantôt la déviation de la nature humaine de la loi de Dieu, de ses fins, par conséquent, que se permirent au Paradis nos premiers parents, et qui passa d’eux à nous tous. « Le péché originel, lisons-nous dans la confession orthodoxe de l’Église catholique et apostolique de l’Orient, est la transgression de la loi de Dieu, donnée dans le Paradis à notre premier père Adam. Le péché a passé d’Adam à la nature humaine entière, en tant qu’alors nous étions tous en Adam, et ainsi, par le seul Adam, le péché s’est répandu sur nous tous. Ainsi sommes-nous conçus et naissons-nous avec le péché. »

Pour l’Église, les conséquences du péché originel, ce sont ces mêmes conséquences que le péché de nos premiers parents produisit en eux immédiatement, et qui se transmettent également d’eux en nous, savoir : l’obscurcissement de la raison, la dépravation de la volonté et son inclination pour le mal, les maux physiques, la mort, etc. « Nous appelons fardeau et suite