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m’était d’autant plus difficile que cette doctrine était exposée avec plus de détails et d’une façon plus scientifique.

À la lecture du symbole de la foi, en langue slave, dans la traduction littérale du texte grec, fort peu clair, je pouvais encore, d’une certaine manière, rassembler mes idées, mes conceptions touchant la foi. Mais à la lecture du Message des Patriarches d’Orient, exprimant avec plus de détails les mêmes dogmes, je ne pouvais plus associer les éléments de ma conception, à peine pouvais-je comprendre le sens caché des mots que je lisais.

À la lecture du catéchisme, ce désaccord et cette incompréhension augmentèrent encore. À la lecture de l’orthodoxie, d’abord de Damascène et ensuite de Macaire, l’incompréhension et le désaccord étaient arrivés à l’extrême.

En revanche, ici, je commençai à saisir le lien extérieur unissant les mots, la marche de la pensée qui avait guidé l’auteur, et enfin la raison qui m’empêchait de le suivre.

Longtemps je travaillai sur ce sujet. Le résultat fut que j’appris l’orthodoxie comme un bon séminariste, et pus, en parcourant la succession des pensées qui ont guidé les auteurs, m’expliquer le fond de la doctrine, le rapport qui relie les dogmes distincts, et l’importance relative de chaque dogme. Principalement, je pus m’expliquer pourquoi tel rapport en apparence étrange a été choisi de préfé-