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autres par l’unité de nature et le lien de l’amour fraternel.

3o En particulier, que les pères, parmi nous, apprennent à se rappeler quel auguste nom ils portent, de même que les fils ou tous ceux auxquels les pères ont donné le jour, et, en se le rappelant, qu’ils soient constamment préoccupés du soin de chercher à sanctifier les noms qu’ils portent de père ou de fils, en remplissant ponctuellement les obligations que ces noms leur imposent.

4o En nous rappelant enfin à quelles funestes conséquences les chrétiens d’Occident furent conduits, par leurs subtilités sur l’attribut personnel de Dieu Saint-Esprit, apprenons à garder le plus rigoureusement possible les dogmes de la foi qui nous sont enseignés par la parole de Dieu et par l’Église orthodoxe et à ne jamais ôter la borne ancienne posée par nos pères en la foi (Prov., xxii, 28) (p. 422, 423).

Somme toute, il demeure impossible de comprendre pourquoi on nous impose ce dogme. Non seulement le dogme de la trinité est insensé, non seulement il n’est fondé ni sur l’Écriture ni sur la tradition pas plus qu’il n’a d’application, mais en réalité, selon les observations que j’ai faites sur les croyants, et d’après mes souvenirs personnels du temps où j’étais croyant, il est certain que je n’ai jamais cru à la trinité, et que je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui y crût lui-même. Sur cent personnes du peuple, hommes et femmes, trois au plus sauront désigner les personnes de la trinité, et trente au plus diront ce que c’est que la trinité ; ils ne pourront en désigner les composants, ils y introduiront ou saint Nicolas ou la sainte Vierge.