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ou la raison de Dieu, et le Saint-Esprit, sa puissance (p. 200, 201).

Voici la conception des autres hérétiques :

Voici quelle était leur commune pensée : les personnes divines, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, bien que d’une même essence, ne sont pourtant point une seule et même par l’essence ; elles ont une même nature, mais la possèdent chacune à part, comme font, par exemple, trois personnes de l’espèce humaine ; elles forment donc trois Dieux, et non point un seul Dieu (p. 202).

Sans résoudre la question de la vérité ou de la fausseté des doctrines des hérétiques, je ne puis céler que je comprends ce qu’ils disaient, de même que sans discuter s’il est juste que Dieu soit un et trois, je ne puis céler que je ne comprends pas ce que cela signifie, bien que le dogme soit exposé dans toute son ampleur, comme dit l’auteur.

En toute son ampleur ce dogme est exposé comme suit :

Qu’il faut adorer le seul Dieu dans la Trinité et la Trinité dans l’unité, sans confondre les hypostases ni diviser l’essence.

Sans confondre les hypostases, c’est-à-dire qu’il faut reconnaître le Père, le Fils et le Saint-Esprit, non point comme trois dénominations seulement, trois formes ou trois manifestations du seul et même Dieu, ainsi que l’ont fait les hérétiques ; ni comme trois attributs, trois forces ou trois actes ou effets de son essence unique ; mais comme trois personnes divines subsistant par elles-mêmes, en tant que chacune d’elles, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, avec l’intelligence de Dieu et