XII
L’EXAMEN DE LATIN
Tout marcha fort bien jusqu’à l’examen de latin. Le lycéen au visage bandé était le premier, Sémenov deuxième et moi troisième. Je commençais même à m’enorgueillir, et à me croire, malgré ma jeunesse, un vrai personnage.
Depuis la première épreuve tous parlaient en tremblant du professeur de latin comme d’une sorte de bête féroce qui prenait plaisir à la perte des jeunes gens, des élèves libres surtout, et qui, comme on me le racontait, parlait toujours en grec ou en latin. Saint-Jérôme, qui m’avait enseigné le latin, m’encourageait, et il me semblait à moi-même que, traduisant sans dictionnaire Cicéron ou quelques odes d’Horace, et sachant parfaitement Zumpt, je n’étais pas plus mal préparé que les autres. Mais il en fut autrement. Toute