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XX


Dans la petite chambre qu’occupait Nekhludov, il y avait un vieux divan de cuir orné de petits clous dorés, quelques fauteuils du même genre, une table à jeu, avec des incrustations et un rebord de cuivre, couverte et encombrée de papiers, un vieux piano anglais, jaune, ouvert, avec des touches étroites et creusées… Entre les fenêtres était fixée une grande glace dans un vieux cadre doré, sculpté. Sur le plancher, près de la table, une masse de papiers, de livres et de comptes. En général, toute la chambre avait un air désordonné et ce désordre vivant faisait contraste avec l’ameublement sévère, antique, seigneurial des autres pièces de la grande maison. En entrant dans sa chambre, Nekhludov jeta avec colère son chapeau sur la table, s’assit sur une chaise qui était devant le piano, et croisant les jambes, il baissa la tête.

— Eh bien ! Vous déjeunez, Votre Excellence ? —