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VII

LA COURSE AU COUVENT


Je m’éveillai plusieurs fois dans la nuit, craignant de laisser passer l’heure, et à six heures du matin, j’étais déjà sur pied. Derrière les fenêtres, il faisait à peine jour. Je pris mon habit froissé et les bottes non cirées qui étaient près du lit, parce que Nikolaï n’avait pas encore eu le temps de les nettoyer, et sans prier Dieu, sans me laver, pour la première fois de ma vie, je sortis seul dans la rue.

En face, au delà des toits verdis de la grande maison, l’aurore froide rougissait le ciel brumeux. Une assez forte gelée d’un matin de printemps durcissait la boue, les ruisseaux craquaient sous les pieds, et le froid me piquait le visage et les mains. Dans notre rue, il n’y avait pas encore un seul cocher, et je comptais en prendre un pour re-