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XII


— Ah ! ah ! orpheline que je suis ! — dit Arina en soupirant longuement.

Elle s’arrêta et regarda méchamment son fils. Aussitôt Davidka se détourna et posant lourdement de l’autre côté du seuil ses gros pieds chaussés de lourds et sales lapti, il disparut dans la porte opposée.

— Que ferai je avec lui, père ? continua Arina en s’adressant au maître. — Tu vois toi-même ce qu’il est. Ce n’est pas un mauvais paysan, il n’est ni ivrogne, ni méchant, il ne ferait pas de mal à un petit enfant, ce serait péché de médire de lui, il n’y a rien de mauvais à en dire, mais Dieu sait ce qui lui est arrivé, il est devenu un malfaiteur pour lui-même. Lui-même en souffre. Crois-tu, mon père, mon cœur saigne, quand je vois quels tourments il endure. Quel qu’il soit je l’ai quand même porté dans mon sein. Que j’ai de peine, que j’ai de