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demandent du bois, bientôt il ne m’en resterait plus, et je ne pourrais donner à celui qui a vraiment besoin. C’est pourquoi j’ai divisé la part du bois de la forêt, je l’ai destinée aux réparations des bâtiments des paysans, et je l’ai mise à l’entière disposition du mir. — Maintenant ce bois n’est plus à moi, mais à vous, paysans, et je ne puis déjà plus en disposer, c’est le mir qui en dispose comme il l’entend. Viens aujourd’hui à l’assemblée, j’exposerai ta demande au mir : s’il juge de te donner l’izba, alors ce sera bien, mais maintenant je n’ai plus de bois. De toute mon âme, je désire t’aider, mais si tu ne veux pas changer d’habitation, ce n’est plus mon affaire, mais celle du mir. Tu comprends ?

— Nous sommes très reconnaissants à votre grâce — répondit Tchouris confus. — Si vous nous laissez un peu de bois, alors nous nous arrangerons. Quoi, le mir ? C’est connu…

— Non, non, viens toi même.

— J’obéis. J’irai. Pourquoi ne pas y aller ? Mais chez le mir, je ne demanderai rien.