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XVIII

LES VALAKHINE


Je partis donc seul. La première visite sur le chemin était chez madame Valakhine, qui habitait rue Sivtzov Vrajek. Il y avait déjà trois ans que je n’avais vu Sonitchka et sans doute mon amour pour elle depuis longtemps s’était envolé, mais dans mon âme, restait encore le souvenir vif et touchant de l’amour enfantin d’autrefois. Pendant ces trois années, il m’était arrivé de me la rappeler avec tant de force et de clarté que je versais des larmes et me sentais de nouveau amoureux, mais cela ne dura que quelques minutes et ne se renouvela plus.

Je savais que Sonitchka était allée avec sa mère à l’étranger où elle avait passé deux années, et où, comme on le racontait, elle avait fait une chute de voiture ; les vitres de la portière avaient coupé le