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depuis que les hommes existent, il est évident que pour la résoudre il ne suffit pas de comparer le fini au fini et l’infini à l’infini ; et depuis que les hommes existent, les rapports du fini à l’infini sont trouvés et exprimés.

Toutes ces conceptions qui permettent de comparer le fini à l’infini, et par lesquelles on obtient le sens de la vie : la conception de Dieu, de la liberté, du bien, nous les soumettons à une analyse logique, tandis qu’elles ne supportent pas la critique de la raison.

Si ce n’était si affreux, ce serait ridicule. Avec orgueil et présomption, comme des enfants, nous démontons la montre, en enlevons le ressort, en faisons un jouet, et nous nous étonnons que la montre ne marche plus.

La solution de la contradiction qui existe entre le fini et l’infini, la réponse à la question de la vie, qui la rendrait possible, cette solution nous est nécessaire et précieuse. Cette solution unique, que nous trouvons partout, et chez tous les peuples, solution qui vient du temps où pour nous se perd même la vie des hommes, solution si difficile que nous ne pouvons trouver rien de pareil, cette solution, nous la détruisons à la légère, afin de poser de nouveau cette même question propre à chacun et pour laquelle nous n’avons pas de réponse.

Les idées d’un Dieu infini, de la divinité de l’âme, de l’union des actions humaines avec Dieu, de