revient au même, que nous tenons tant à vivre,
signifie seulement que nous-mêmes ne sommes
rien sinon ce désir de vivre, et que nous ne savons
rien de plus. C’est pourquoi, après l’anéantissement
absolu de la volonté, pour nous qui
sommes encore pleins de volonté, il ne restera sans
doute rien. Mais en revanche, pour ceux de qui la
volonté s’est transformée et s’est niée elle-même,
notre monde réel, avec tous ses soleils et ses voies
lactées, n’est encore que le néant. »
« Vanité des vanités, dit Salomon, vanité des vanités,
tout est vanité ! Quel avantage tire l’homme
de tout le travail qu’il fait sous le soleil ? Une génération
passe et l’autre vient, mais la terre demeure
toujours ferme… Ce qui a été, c’est ce qui
sera ; ce qui a été fait, c’est ce qui se fera, et il n’y
a rien de nouveau sous le soleil. Y a-t-il quelque
chose dont on puisse dire : « Regarde, cela est
nouveau » ?… Il a déjà été dans les siècles qui ont
été avant nous. On ne se souvient plus des choses
qui ont précédé ; de même on ne se souviendra
point des choses qui seront ci-après, parmi ceux
qui viendront à l’avenir. Moi, l’Écclésiaste, j’ai été
roi sur Israël, à Jérusalem, et j’ai appliqué mon
cœur à rechercher et à sonder avec sagesse tout ce
qui se faisait sous les cieux, ce qui est une occupation
fâcheuse que Dieu a donnée aux hommes, afin qu’ils
s’y consacrent. J’ai regardé tout ce qui se fait sous