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de la vie, plus elles deviennent vagues et moins attrayantes. Si l’on a recours à une branche de ces sciences qui veulent répondre aux questions de la vie — à la physiologie, à la psychologie, à la biologie, à la sociologie, — on y trouve une pauvreté de pensée stupéfiante ; le vague le plus complet, une prétention, que rien ne justifie, à la résolution de questions sur lesquelles elles ne sont pas compétentes, et les contradictions incessantes d’un penseur avec les autres, quand ce n’est avec soi-même.

Si l’on s’adresse à l’une des branches des sciences qui ne se préoccupent pas de la solution des questions de la vie, mais qui répondent à des questions scientifiques spéciales, on admire la force de l’esprit humain, mais on sait d’avance qu’il n’y a pas de réponse aux questions de la vie. Ces sciences négligent tout simplement ces questions. Elles disent : « Nous n’avons pas de réponse, nous ne nous occupons pas de ce que tu es, pourquoi tu vis, mais si tu veux connaître les lois de la lumière, des combinaisons chimiques, du développement des organismes, si tu as besoin de connaître les lois des corps, leur forme et la relation entre le nombre et la quantité ; s’il te faut connaître les lois de ton esprit, à tout cela nous avons des réponses claires, précises et indiscutables. »

En général, le rapport des sciences expérimen-