Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol19.djvu/392

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Vers l’été il se prépara et partit. Il descendit la Volga en bateau à vapeur, jusqu’à Samara ; puis il fit quatre cents verstes à pied et arriva au but. On lui avait dit vrai. Les paysans vivent à l’aise ; la commune, très accueillante, donne à chaque âme dix déciatines, et celui qui vient avec de l’argent, peut, en sus de la terre concédée à temps, acheter à perpétuité, à raison de trois roubles la déciatine, une terre excellente.

Pakhom s’informa de tout et revint chez lui vers l’automne. Il se mit à vendre tous ses biens. Il vendit avantageusement sa terre, il vendit sa maison, son bétail, se fit rayer de la commune, et le printemps venu, s’en alla avec sa famille vers le nouveau pays.