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à tous de nous faire soldats. « Si vous vous enrôlez, dit-il, il se peut que vous ne soyez pas tués ; et si vous ne vous enrôlez pas, le tzar Ivan vous mettra sûrement à mort. »

Ivan se mit à rire.

— Mais comment, à moi seul, vous tuerais-je tous ? dit-il. Si je n’étais pas un imbécile, je vous l’expliquerais ; mais je n’y entends rien moi-même.

— Alors, nous n’irons pas ?

— Soit ! dit-il. N’y allez pas.

Les imbéciles retournèrent chez le général et renouvelèrent leur refus d’être soldats.

Le vieux diable voit que son affaire ne marche pas. Il se rend chez le tzar de Tarakansk, dont il a capté la confiance.

— Allons en guerre contre Ivan le Tzar, dit-il. Il ne lui manque que de l’argent ; le blé, le bétail, les autres biens sont en abondance.

Le tzar de Tarakansk partit en guerre. Il réunit une grande armée, des fusils, des canons, et marcha à la frontière pour envahir le royaume d’Ivan.

On vint informer Ivan :

— Le Tzar de Tarakansk vient guerroyer contre toi.

— Soit ! dit-il. Qu’il vienne.

Le tzar de Tarakansk passa la frontière avec toute son armée et envoya son avant-garde à la découverte de l’armée d’Ivan.