voulons ; nous la faisons nous-mêmes. Quant aux bonnets, nos femmes nous en feront de toutes les couleurs, et des bariolés.
Le vieux diable retourna alors auprès d’Ivan.
— Les imbéciles ne veulent pas s’enrôler volontairement, dit-il. Il faut les enrôler par force.
— Soit ! dit Ivan. Enrôle-les par force.
Alors le vieux diable déclara au peuple que tous les imbéciles devaient venir s’inscrire comme soldats, et que tous ceux qui refuseraient seraient mis à mort par Ivan.
Les imbéciles vinrent trouver le général.
— Tu dis que si nous refusons de nous enrôler, le tzar nous mettra à mort ; mais tu ne dis pas ce qu’on fera de nous quand nous serons soldats. Il paraît qu’on les tue aussi.
— Oui, cela arrive.
Après cette réponse, les imbéciles résistèrent de plus belle.
— Nous n’irons pas, dirent-ils. Si nous devons être tués, nous préférons l’être chez nous.
— Imbéciles que vous êtes ! Imbéciles ! dit le vieux diable. Les soldats, on peut les tuer, mais ils ont des chances d’échapper à la mort : tandis que si vous n’obéissez pas, Ivan vous fera mourir sûrement.
Les imbéciles réfléchirent : puis se rendirent chez Ivan l’Imbécile.
— Il y a un général, dirent-ils, qui nous ordonne