— Hé, sale bête ! Te voilà encore ici ?
— Non, dit-il, je suis un autre. J’étais chez ton frère Tarass.
— Qui que tu sois, tu auras le même sort.
Ivan, levant sa cognée, allait l’abattre par le dos sur le diablotin.
Mais celui-ci supplia :
— Ne me frappe pas, je ferai pour toi tout ce que tu voudras.
— Mais que peux-tu faire ?
— Je puis fabriquer tout l’argent que tu voudras.
— Eh bien ! fabrique-m’en.
Le diablotin lui dit :
— Prends des feuilles de chêne, frotte-les dans tes mains, l’or va tomber par terre.
Ivan prit des feuilles, frotta, et l’or tomba.
— C’est bien pour amuser les enfants, dit-il.
— Alors laisse-moi partir, dit le diablotin.
— Soit !
Ivan prit la perche et délivra le diablotin.
— Avec Dieu ! dit-il.
Mais aussitôt qu’il eut prononcé ce nom, le diablotin s’enfonça dans la terre comme une pierre au fond de l’eau.
Il ne resta qu’un trou.