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soldats en nombre incalculable. Les hommes de Simon ayant remarqué que de tous côtés s’avancaient des soldats, faits de paille, eurent peur. Simon ordonne alors de faire feu ; mais ni canons, ni fusils, ne partent. Les soldats de Simon, épouvantés, s’enfuirent comme des moutons. Et le tzar indien les mit en pièces. Simon a été flétri. On lui a repris sa terre, et on veut le mettre à mort demain. Il ne me reste plus qu’une journée de travail : le tirer de sa prison pour qu’il s’en aille chez lui. Demain tout sera terminé. Dites-moi donc auquel de vous deux je dois venir en aide ?

Le second diablotin parla de Tarass.

— Ma besogne marche bien aussi ; je n’ai pas besoin d’aide ; avant huit jours, Tarass verra sa position changer. J’ai d’abord commencé par lui grossir le ventre, et augmenter son âpreté au gain. Il est devenu si cupide, que tout ce qu’il voyait aux autres, il le voulait acquérir. Il a acheté beaucoup de choses, avec son argent, et maintenant il achète encore, mais avec de l’argent emprunté. Il a un poids bien lourd sur les épaules, et il est si bien pris dans l’engrenage, qu’il ne s’en tirera pas. Dans huit jours les échéances tomberont : j’ai transformé ses marchandises en fumier ; il ne pourra pas payer et ira chez son père.

Ils demandèrent au troisième diablotin où il en était avec Ivan.

— Que vous dirai-je ? répondit-il, mon affaire ne