hôte ; lui-même vida le sien dans sa soucoupe et se mit à souffler dessus.
Stépanitch but, retourna son verre, posa dessus le restant du sucre et remercia. Mais on voyait qu’il en désirait encore.
— Encore un, dit Avdieitch.
Et de nouveau, il remplit les deux verres. Tout en buvant Avdieitch regardait sans cesse dans la rue.
— Attends-tu quelqu’un ? lui demanda Stépanitch.
— Si j’attends quelqu’un ? J’ai honte de dire qui j’attends. Je ne sais si j’ai raison ou non d’attendre, mais il m’est arrivé quelque chose qui m’a fort impressionné… Était-ce un rêve, ou la réalité, je ne sais… Vois-tu, mon frère, je lisais hier l’Évangile de notre petit Père le Christ : combien Il souffrit, comment Il vécut sur la terre. Tu en as entendu parler, n’est-ce pas ?
— Oui, j’ai entendu… répondit Stépanitch. Mais nous autres, pauvres ignorants, nous ne savons pas lire.
— Eh bien ! Je lisais donc comment Il vivait sur la terre… J’ai lu comment Il est venu chez le Pharisien, et comment celui-ci n’est point allé au-devant de Lui. Eh bien ! Hier, justement après avoir lu cela, je me demandais comment honorer de son mieux notre petit Père le Christ. Je me disais : « Si pareille chose m’arrivait à moi, je ne saurais même