çà et là, cherchant un abri. Efim se sentit, lui
aussi, gagné par la peur, mais il n’en laissa rien
voir. Toute la nuil et toute la journée du lendemain,
il resta immobile à sa place, auprès des vieillards
de Tambov, chacun retenant son sac et ne disant
rien. Le troisième jour, la mer s’apaisa, le cinquième,
on arriva devant Constantinople. Quelques-uns
débarquèrent et visitèrent l’église de Sainte-Sophie,
qui est maintenant aux Turcs. Tarassitch
ne descendit pas à terre ; il resta sur le bateau et
n’acheta qu’un pain blanc. Après une escale de
vingt-quatre heures, le bateau reprit la mer, toucha
la ville de Smyrne, puis une autre ville, Alexandrie,
et atteignit, sans accident, la ville de Jaffa.
Là, tous les pèlerins devaient débarquer. Il n’y a
que soixante-dix verstes pour se rendre à pied à
Jérusalem.
Pendant le débarquement, les fidèles eurent un moment de peur : le navire était haut ; on jetait les passagers dans des barques, tout en bas ; et comme les barques oscillaient, on risquait de tomber à côté. Deux d’entre eux se mouillèrent quelque peu ; au bout du compte, tous débarquèrent sains et saufs. Aussitôt on se mit en route, et le troisième jour, à l’heure du dîner, on atteignit Jérusalem. Ils s’arrêtèrent hors de la ville, à l’auberge russe, firent viser les passeports, dînèrent, et s’en allèrent visiter les lieux saints
Au Saint-Sépulcre, on ne laissait pas encore