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le but, et a dépensé pour rien son argent. » On s’étonna, puis on n’y pensa plus. Elisée lui-même finit par l’oublier. Il reprit ses occupations ; coupa du bois pour l’hiver avec son fils ; battit le blé avec les femmes ; couvrit le hangar et soigna les ruches. Il remit au voisin les dix essaims de jeunes abeilles. Sa vieille eût voulu lui cacher le compte des nouvelles abeilles, mais Elisée savait bien quelles ruches étaient pleines, lesquelles ne l’étaient pas ; et, au lieu de dix, il donna dix-sept essaims à son voisin.

Elisée régla toutes ses affaires, envoya ses fils travailler au dehors et se mit lui-même à tresser des souliers d’écorce et à fabriquer des ruches.