une odeur nauséabonde s’exhale d’elle. On voyait qu’elle avait fait sous elle ; et personne ne pouvait la nettoyer.
La vieille leva la tête et vit l’homme.
— De quoi as-tu besoin ? Que veux-tu ? Il n’y a rien ici.
Elisée comprit ce qu’elle disait, et s’approchant il dit :
— Je suis entré, servante de Dieu, pour demander à boire.
— Il n’y a personne pour apporter à boire ; et il n’y rien à prendre ici. Tu peux t’en aller.
— Mais comment ! demanda Elisée, vous n’avez donc personne de valide chez vous, pour nettoyer cette femme ?
— Personne. Mon homme se meurt dans la cour et nous ici.
À la vue d’un étranger le petit garçon s’était tu. Mais quand la vieille se mit à parler, il la tira de nouveau par la manche.
— Du pain, grand mère, donne-moi du pain !
Et il se remit à pleurer.
À peine Elisée avait-il eu le temps d’interroger la vieille que le paysan venait s’affaisser dans l’izba. Il se traîna le long des murs et voulut s’asseoir sur le banc ; mais il n’y réussit pas et tomba à terre. Sans se relever, il essaya de parler. Les mots sortaient avec peine, un par un ; il reprenait haleine après chacun.