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Et, comme il arrive dans le sommeil, le mécanisme à l’aide duquel je me tiens me paraît très naturel, très compréhensible, indiscutable, bien qu’en réalité ce mécanisme n’ait pas le moindre sens. En rêve, je m’étonne même de ne l’avoir pas compris plus tôt ; en outre, là, près de ma tête, se trouve un poteau, d’une solidité incontestable, bien qu’il n’ait point de base. À ce poteau est fixée une corde, d’une façon très ingénieuse et très simple à la fois. Si l’on est couché sur cette corde par le milieu du corps et qu’on regarde en haut, la question d’une chute possible ne saurait même se poser.

Tout cela est clair pour moi, et je suis heureux et tranquille.

Il me sembla que quelqu’un me disait : Prends garde. N’oublie pas cela !

Et je m’éveillai.

1882.