donc l’ignorer comme les paysans, que les protestants
et les catholiques affirment de la même manière
la vérité unique de leur foi. Les preuves historiques,
que chaque confession interprète en sa
faveur, sont insuffisantes. Ne peut-on pas, disais-je,
comprendre la doctrine d’une façon assez élevée,
afin que disparaissent toutes ces divergences, pour
le vrai croyant ? Ne peut-on pas aller plus loin dans
la voie que nous suivons avec les vieux-croyants ?
Ils affirmaient que la croix, les alléluias, la façon de
marcher autour de l’autel sont autres chez nous.
Nous leur avons dit : Vous croyez au symbole de
Nicée, aux sept sacrements, nous y croyons aussi,
Eh bien ! Tenons-nous donc à cela, et pour le reste,
faites comme vous voudrez. Nous nous sommes
réunis à eux parce que nous avons placé ce qui est
essentiel dans la religion plus haut que tout le
reste. Ne peut-on pas dire de même aux catholiques :
Vous croyez à ceci et à cela, au principal ;
quant au Filio que et au pape, faites comme vous
voudrez. Ne peut-on pas dire la même chose aux
protestants, en tombant d’accord sur le principal ?
Mon interlocuteur acquiesça à ma pensée, mais il m’objecta que de telles concessions donneraient lieu à des reproches envers le pouvoir spirituel, s’il s’écartait ainsi de la religion des ancêtres ; qu’il se produirait un schisme, tandis que le devoir spirituel était de maintenir dans toute sa pureté