Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol19.djvu/116

Cette page a été validée par deux contributeurs.


XIV

À cette époque il m’était si nécessaire de croire pour vivre, qu’inconsciemment, je me cachais à moi-même les contradictions et obscurités de l’enseignement religieux. Mais cette attention que j’apportais au culte avait des limites. Si la liturgie devenait de plus en plus claire pour moi, dans ses expressions principales ; si je m’expliquais tant bien que mal ces mots : « Nous consacrerons tous notre vie à Dieu-Christ », après avoir fait mention de la très sainte Vierge et de tous les saints ; si je m’expliquais la répétition perpétuelle des prières pour l’Empereur et ses parents, parce qu’ils sont plus sujets à la tentation que les autres et ont besoin de prières ; si je m’expliquais les prières pour obtenir la soumission des adversaires et des ennemis, parce que l’inimitié est un mal ; si je m’expliquais ces prières et d’autres, comme l’hymne chérubique et