vous lu le télégramme d’hier ? dit le docteur en mâchant son pain.
— Non, je n’en puis plus ! fit Lévine se levant brusquement. Alors, vous serez à la maison dans un quart d’heure ?
— Dans une demi-heure, parole d’honneur.
Quand Lévine revint à la maison, il rencontra la vieille princesse et tous deux se dirigèrent vers la chambre à coucher.
La princesse avait les larmes aux yeux et ses mains tremblaient.
En apercevant Lévine elle l’embrassa et se mit à pleurer.
— Eh bien, ma chère Élisabeth Petrovna ? dit-elle, saisissant par le bras la sage-femme qui sortait à leur rencontre, l’air soucieux et important.
— Ça va bien, dit-elle. Persuadez-la de se coucher, ce sera mieux.
Depuis qu’il s’était éveillé, et avait compris de quoi il s’agissait, Lévine se préparait à ne pas réfléchir, à ne rien prévoir, à cacher toutes ses pensées, tous ses sentiments, à ne pas troubler sa femme, mais au contraire à la rassurer, à soutenir son courage pour l’aider à supporter tout ce qu’elle devrait endurer, et surtout il s’était promis de ne pas penser à ce que serait la fin de tout cela. Renseigné par les conversations, Lévine, en pensée, se préparait à souffrir et à comprimer son cœur pendant cinq