Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol18.djvu/87

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


XIII

Il n’existe pas de conditions auxquelles l’homme ne puisse s’habituer, surtout s’il voit que tous ceux qui l’entourent vivent de la même façon.

Trois mois auparavant, Lévine n’aurait pu croire qu’il pourrait s’endormir tranquille, dans les conditions où il se trouvait actuellement. Il n’aurait pu croire qu’en menant une vie absurde, inerte, dispendieuse pour ses moyens, une vie de beuverie (il ne pouvait appeler autrement ce qui s’était passé au cercle), avec des relations faussement amicales avec l’homme jadis aimé par sa femme, et sa visite encore plus absurde chez une femme qu’il ne pouvait qualifier autrement que de perdue, par laquelle il s’était laissé séduire, attristant par cela même sa propre femme ; il n’aurait pu croire qu’il lui fût possible, dans ces conditions, de s’endormir tranquillement. Néanmoins, sous l’influence