expressions de son visage, comprenant de mieux en mieux sa situation et la prenant en pitié, Lévine se trouva chez lui.
En rentrant chez lui, Lévine apprit de Kouzma
que Catherine Alexandrovna se portait bien, que
ses sœurs venaient de la quitter, et trouva deux
lettres. Il les lut dans l’antichambre pour s’en
débarrasser tout de suite. L’une était de Sokolov,
son intendant. Celui-ci écrivait qu’on ne pouvait
vendre le froment, vu qu’on n’en trouvait que cinq
roubles cinquante, et qu’il n’y avait où prendre
de l’argent. L’autre, était de sa sœur. Elle lui reprochait
de n’avoir pas encore arrangé ses affaires.
« Eh bien, on vendra pour cinq roubles cinquante si on n’en trouve pas davantage ! » se dit aussitôt Lévine, résolvant avec une facilité extraordinaire une question qui le matin même lui avait paru si difficile.
« C’est incroyable, ici tout le temps est pris, » pensa-t-il en lisant la seconde lettre. Il se sentait coupable envers sa sœur de n’avoir pas encore fait ce qu’elle lui avait demandé.
«Aujourd’hui, je ne suis pas allé au tribunal, c’est vrai, mais je n’avais pas une minute », et décidant de s’en occuper sans faute le lendemain, il alla trouver sa femme.