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devait prendre part à ces arrangements. Il fut enfin décidé que Lévine accompagnerait Natalie au concert et à la réunion, que de là on enverrait la voiture au bureau, prendre Arsène, qui viendrait chercher sa femme et l’amènerait chez Kitty ; mais s’il n’avait pas terminé son travail, il renverrait la voiture et Lévine l’accompagnerait.

— Voilà, il me gâte, dit Lvov à sa femme. Il affirme que nos enfants sont très bons, et moi, je leur vois tant d’imperfections.

— Arsène exige trop, je le dis toujours, intervint la femme. Si on cherche la perfection, on ne sera jamais content. Papa dit vrai, pour nous autres, c’était l’autre extrémité : nous vivions à l’entresol, nos parents au premier. Maintenant, c’est le contraire : les parents sont en bas et les enfants au premier. Il n’y a plus rien pour les parents, tout est pour les enfants.

— Qu’importe si c’est mieux ? dit Lvov avec son joli sourire, en lui prenant la main. Quelqu’un qui ne te connaîtrait pas, te prendrait pour une marâtre.

— Non, l’excès n’est bon en rien, répondit naturellement Natalie en mettant en place le coupe-papier.

— Eh bien, venez ici, enfants parfaits ! dit Lévine aux deux jolis garçons qui entraient, et qui, après avoir salué Lévine, s’avancaient vers leur père, désirant évidemment lui demander quelque chose.