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chose blanchissant derrière le chêne, quand soudain, tout s’empourpra ; la terre s’enflamma et au-dessus de sa tête, craqua la voûte du ciel.

Entr’ouvrant ses yeux aveuglés, Lévine, à travers le rideau épais de la pluie qui le séparait maintenant de Kolok, remarqua tout d’abord avec horreur, au milieu du bois, le sommet vert d’un chêne, dont l’aspect était tout changé. « A-t-il été foudroyé ? » À peine avait-il eu le temps de le penser que le sommet du chêne disparaissait tandis que le craquement d’un grand arbre retentissait dans la forêt.

La lumière de l’éclair, le bruit du tonnerre, la sensation de son corps devenant froid, soudain, se confondirent pour Lévine en une seule impression d’horreur.

— Mon Dieu ! Mon Dieu ! Pourvu que ce ne soit pas sur eux ! prononça-t-il.

Sa prière, qu’il faisait pour qu’ils ne soient pas tués par le chêne déjà tombé, avait beau être insensée, il ne pouvait faire rien de mieux que de la répéter.

À l’endroit où elles avaient l’habitude de se tenir, il ne les trouva pas. Elles étaient à l’autre bout du bois, sous un vieux tilleul, et l’appelaient. Deux personnes en robes sombres (auparavant claires) se penchaient sur quelque chose. C’étaient Kitty et la bonne. La pluie avait cessé, le temps commençait à s’éclaircir quand Lévine arriva près d’elles. Le